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Claire et Solène, étudiantes à HEC Paris et l’EDHEC, ont décidé de prendre une année au cours de leurs études pour réaliser un projet autour du monde, Albizia Project. Elles nous racontent leurs aventures et le cheminement des prémices en 2017 jusqu’au 3 novembre dernier, jour du grand départ !
1. On part… mais on fait quoi ?
La première fois que nous avons évoqué l’idée de prendre une année blanche pour partir voyager ensemble, Solène portait une combinaison de natation et Claire un short de vélo. C’était en septembre 2017, nous étions à la Baule pour participer avec d’autres copines de prépa au Triathlon organisé par Audencia. L’idée était tout d’abord de faire un tour de l’Amérique Latine en moto.
Au cours des mois suivants, nous avons réfléchi chacune de notre côté et ensemble à ce projet. L’idée nous excitait follement mais est-ce que nous allions vraiment prendre une année blanche en plein milieu de nos études en école de commerce (HEC Paris & EDHEC) ? Pour quoi faire ? Pouvions-nous nous le permettre professionnellement et financièrement ? Etions-nous prêtes à partir loin de nos proches pendant une année ? Nous avons alors créé, modulé, détruit et reconstruit de nombreux projets avant de trouver quelque chose qui ait du sens pour toutes les deux : partir pour un voyage de neuf mois sur le thème de l’inclusion financière dans les pays en voie de développement ! En janvier 2018, nous nous sommes tapées dans la main et c’était parti : nous venions de créer Albizia Microfinance Project.
Alors pourquoi cette thématique ? Chacune de notre côté, nous nous intéressions depuis quelques temps aux applications de la microfinance, intriguées par cette finance à impact social positif. Claire avait souhaité réaliser un stage à la Grameen Bank au Bangladesh un an auparavant et Solène avait suivi l’aventure de Matthieu Tordeur & Nicolas Auber dans leur tour du monde du microcrédit en 4L !
Mais le sujet est vaste et nous devions donc identifier nos objectifs, cibler les types de découvertes que nous voulions faire. Alors, nous avons profité du fait d’être toutes les deux en stage à Paris pour accumuler les rendez-vous : rencontre avec Matthieu Tordeur, avec Séverine de Revue Bank, avec Babyloan, avec la Grameen Bank Crédit Agricole, etc. Plus nous posions des questions, plus nous comprenions ce que nous voulions trouver au cours de notre voyage, ce qui nous intéressait vraiment et ce qui, nous le pensons, pourrait intéresser les étudiants avec lesquels nous partagerons notre aventure ! Il nous a ainsi semblé important de ne pas limiter notre étude à la microfinance traditionnelle mais de l’étendre aux nouveaux outils et acteurs qui participent à l’inclusion financière des populations : fintechs, fonds d’impact investing et mobile money.
Planifier voyage et projet : contacts, itinéraires…
Nous savions alors qui pourrait apporter des réponses à nos questions mais toujours pas où nous irions pour aller à leur rencontre. Nous devions alors choisir les pays composant notre tour du monde. Notre itinéraire concilie nos envies de voyages et d’aventure, et les zones dynamiques de l’inclusion financière.
- La transatlantique – 2 mois
- Etudes et voyages en Amérique Latine, en Afrique et en Asie – 6,5 mois
- Le transsibérien – 0,5 mois
1 – La transatlantique – 2 mois : afin de rejoindre l’Amérique Latine, premier continent d’étude du projet, nous avons décidé de nous lancer un défi en traversant l’Atlantique sur un bateau à voile. Nous avons embarqué en tant qu’équipières sur un superbe catamaran appartenant à un couple faisant un tour du monde à la voile
2 – Etudes et voyages en Amérique Latine, en Afrique et en Asie – 6,5 mois : nous traversons 11 pays en alternant travail sur notre projet, échanges avec différents acteurs, réalisation de vidéos, et découverte de leurs magnifiques paysages. Nous passons par la Colombie, le Pérou, la Bolivie, le Chili, l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda, l’Inde, le Bangladesh et la Mongolie.
3 – Le transsibérien – 0,5 mois : depuis la Mongolie, nous rentrerons en Europe en transsibérien afin de profiter de cette expérience hors du temps.
Pour chacun de ces pays, nous avons construit une base de données d’acteurs que nous voulons rencontrer sur place, nous les avons contactés avant de partir et avons eu beaucoup de retours positifs. Ils sont toujours très heureux de partager leur projet avec nous !
L’éternel problème : se financer !
Maintenant que nous avions notre projet bien en tête, il fallait s’assurer qu’il soit réalisable : pouvions-nous, d’un point de vue administratif et financier, partir pour un voyage de 9 mois avant de terminer nos études ?
Nous avons toutes les deux formulé une demande de double césure auprès de nos écoles respectives. A HEC, un bon tiers des élèves choisissent tous les ans de prendre une année afin de réaliser des projets personnels avant d’entamer leur dernière année d’étude. La démarche a donc été très simple pour Solène. A l’EDHEC, cette pratique est beaucoup moins répandue néanmoins l’administration a tout de suite soutenu Claire dans son projet.
Mais pourquoi prendre une année blanche à ce moment-là ? Justement parce que nous sommes encore étudiantes et nous n’avons aucun engagement professionnel. Aussi, c’est un moment où nous avions des économies grâce à nos stages de césure.
Nous en venons donc au deuxième critère : le financement. Rapidement nous avons cherché à budgétiser notre voyage. Selon nos estimations il nous coûterait 23 000€ à deux : bien plus que nos petites économies. Alors nous nous sommes lancées dans le démarchage de partenaires privés (sponsoring) et publiques (subventions). Ça a été véritablement la partie la plus chronophage de notre préparation. Nous avons construit une Base de Données des entreprises à contacter, nous nous retrouvions un soir par semaine pour le faire et nous utilisions nos pauses au travail pour relancer des entreprises au téléphone. Essuyant de nombreux échecs, nous apprenions à améliorer notre pitch pour avoir plus d’impact.
C’est finalement avec joie que nous embarquons avec nous dans cette aventure : Alix Partners, Comwest, le département Seine-Maritime, Service Vert, Décathlon, GoPro, et bien entendu, GobyAva !
Enfin, en plus de nos économies, nous avons enchaîné les « petits jobs » pour arrondir nos futures fins de mois, et se permettre des petits extras dans chaque pays ! Hôtessariat, peinture, street marketing, jardinage… On a fait de tout ! Un mois avant notre départ nous avons également organisé une brunch solidaire pour notre association à Arcachon, c’était une superbe occasion pour nous de partager notre projet avec de nombreuses personnes !
Partir
La date est fixée, nous partons le 3 novembre pour Huelva, au Sud de l’Espagne, où nous embarquerons pour notre transatlantique, et là nous nous rendons compte qu’il nous reste beaucoup de choses à faire avant de partir : contact avec les différents acteurs, prendre nos premiers billets d’avion, se faire vacciner, boucler notre sac à dos, etc.
Nous avons organisé des semaines de travail chez l’une et chez l’autre pour avancer de manière efficace sur les derniers préparatifs.
Le 3 novembre, il est temps de dire au revoir à nos proches, et de partir toutes les deux pour cette folle aventure. Sentiment mélangé d’un petit pincement au cœur et d’une folle excitation !
La suite au prochain épisode ?
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