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Quand j’étais jeune, le camping-car était pour moi synonyme de truc de vieux bedonnant qui aimait bien siroter sa bière assis sur son siège de camping devant son camping-car aligné en rang d’oignons avec ses comparses. Puis il y a eu l’Australie.
J’avais 40 ans, c’était moi la vieille ! La bière et les rangs d’oignons en moins. Ce pays est tellement vaste, que le moyen le plus pratique et le plus économique était de louer un van. On a sillonné en famille, le centre rouge pendant 1 mois, en van. 7500 kms qui ont été́ magiques, toute la famille en a redemandé. On a donc récidivé : 5500kms en Patagonie, puis 2500kms pour l’Ouest Américain. Alors pourquoi pas au Japon ? Découvrez notre aventure de découverte du Japon en camping-car dans cet article et retrouvez nos autres péripéties sur notre blog.
Le Japon se visite en circulant en shinkansen et en dormant dans des ryokans, c’est ce qu’on lit dans tous les guides ! Nous, nous avons choisi le camping-car au Japon pour la partie Alpes Japonaises et Mont Fuji. La recherche a été́ rude ! Beaucoup de sites web sont en écriture kanji ! Mais nous avons trouvé́ notre bonheur : un Nissan Bross, un petit van comme en Australie. C’est parti !
On atterrit à Narita, à quelques kilomètres de Tokyo. C’est le soir donc pas question de partir la nuit. On installe donc les lits ; c’est un peu comme un jeu de Tetris, car cette fois-ci les enfants sont plus grands ! On dormira d’un sommeil profond, il n’y a aucun bruit, pourtant nous sommes en pleine ville.
Les premiers instants du road trip
Premier matin, on écoute toutes les recommandations du loueur.
“Tout d’abord, au Japon, on conduit à droite“ nous dit-il. Le volant est à gauche et il faut bien respecter les limitations de vitesse, car les amendes sont très chères ! Pour dormir, il ne faut pas stationner n’importe où̀, il faut aller en camping ou bien utiliser les michi-no-eki.
– Les quoi ???
– Les michi-no-eki sont des aires de repos avec toilettes et autres commodités, où la nuit est autorisée.
– Ah, ok
-Êtes-vous tatoués ? nous demande-t-il.
Encore aujourd’hui, les tatouages au Japon sont synonymes des Yakusa, et donc interdisent l’entrée dans les sento ou onsen. Les bains publics sont une institution au Japon, et le seul moyen pour les campeurs de se doucher !
Heureusement qu’aucun de nous n’est tatoué !
Une fois toutes les recommandations données, on s’attaque à̀ remplir le frigo. Et là, grand moment de solitude. Il y a des centaines de produits dans les rayons, mais on ne sait pas du tout ce que c’est ou encore ce qu’ils contiennent, car tout est écrit en Japonais ! Les emballages sont très jolis, tous décorés de dessin kawaii, mais opaques et donc difficile de voir ce qu’il y a à l’intérieur.
On prend au hasard. On se retrouvera avec des brioches fourrées à la pâte de haricots rouges et du lait chocolaté parfumé au thé, ça aurait pu être pire !
Les premiers kilomètres : liberté !
Premiers kilomètres dans la circulation Tokyoïte. Les autoroutes passent en plein milieu des buildings de la capitale, c’est totalement incroyable. La circulation reste fluide et douce. Tout le monde roule à la même vitesse, personne ne slalome, ne klaxonne, ou ne colle au pare choc ! Faire le Japon en camping-car, ça nous change de la circulation surexcitée de Paris.
On se dirige vers le Mont Fuji et ses 5 lacs. La pluie arrive en même temps que nous, grrr. On vérifie la météo des prochains jours et c’est identique, 3 jours de pluie avant le grand soleil. Alors, on change nos plans.
Direction les Alpes Japonaises d’abord et on reviendra au Mont Fuji plus tard.
C’est ça l’immense avantage du camping-car au Japon : la liberté ! Cette autonomie qui nous permet de dormir où on veut sans avoir de réservation au préalable, de s’arrêter plus longtemps si ça nous plait ou de partir si on n’aime pas ou si le temps n’est pas de la partie.
C’est cette liberté qu’on recherche en voyage, celle qui nous manque tant au quotidien, tellement, on est tenu par les horaires et les obligations du travail, de l’école, du sport, etc.
La vallée de Kiso
Nous voilà dans la vallée de Kiso avec notre camping-car au Japon. Les paysages sont bucoliques : des montagnes enneigées en arrière-plan, les cerisiers en fleurs et les rivières qui serpentent dans la vallée. Tout est vert, calme, reposant.
Les michi-no-eki qu’on teste se trouve en pleine nature, en bord de lac ou en bord de rivière sous les cerisiers. C’est génial. On est épaté́ par la propreté́ des lieux et particulièrement celle des toilettes ! Ceux-ci sont high-tech, avec cuvette chauffante, jets en tout genre pour rinçage et séchage, musique pour masquer les bruits, désodorisant, désinfectant …
Les onsen
On teste les onsen. Les hommes et les femmes sont séparés. Le principe est simple, ceux sont des bains publics, donc tout est public ! On se déshabille tous dans une pièce commune, chacun met ses vêtements dans une panière. Derrière la porte coulissante se trouve la partie douche et bain.
On y entre donc, nu comme un ver. On s’assoie sur un petit tabouret devant son robinet et on se savonne. Pas question de rentrer non lavé dans le bain, car c’est de l’eau de source qui n’est pas traitée. Alors, on frotte, on rince bien et toujours nu comme un ver devant tous les autres, on entre dans le bain, ou du moins on tente d’y entrer selon la chaleur de l’eau ! Puis on se délasse dans le silence.
On se sent un peu mal à l’aise au début. Être nu en public, n’est pas une habitude française, mais, on se détend tout de suite car c’est tout naturel au Japon, et personne ne fait attention à vous !
Les villages de la Nakasendo
On découvre avec délice, les anciens villages postiers d’antan. On se croirait revenu en arrière au siècle dernier. Tsu Mago et Magome sont les principaux villages de la Nakasendo, l’ancienne route qui reliait à l’époque d’Édo, Kyoto à Tokyo. Ils sont très touristiques, mais on arrive au petit matin avant tous les bus et on découvre les villages pour nous tout seul.
De superbes maisons en bois qui ont 400 ans pour certaines, des arbres magnifiquement taillés et le souci du petit détail pour le décor. On part faire la balade de 8kms entre les 2 villages. C’est magnifique.
On est très surpris par la signalisation ! Il y a des ours dans les Alpes Japonaises. Les enfants sonneront les cloches sur tout le parcours pour leur signaler notre présence. Nous n’en croiserons aucun, heureusement ou malheureusement !?
Une centaine de kilomètres plus loin, nous visitons le “Corbeau”. Le château noir de Matsumoto est très beau. Au Japon, tout est esthétique, le moindre chemin, le moindre espace vert … On est totalement sous le charme.
Le mont Fuji
Nous revenons donc au Mont Fuji.
Il est là, enfin, devant nous, majestueux, couvert de neige, sous un ciel bleu éclatant. Nous passerons 4 jours à l’observer sous toutes les coutures, depuis les 5 lacs qui l’entourent : Kawaguchiko, Motosuko, Saiko, Yamanakako, Shojiko.
Des randonnées, des visites de villages, de pagodes ou de temples, on l’aperçoit absolument de partout. On ne se lasse pas.
C’est toujours un sentiment curieux de se trouver devant une icône. Nous sommes là, juste devant, et pourtant cela nous parait presque irréel, comme si nous étions en train de rêver tout éveillé́.
Le rêve aura duré́ 9 jours.
9 jours à sillonner les petites routes des Alpes Japonaises et des lacs du Mont Fuji. Il nous faut retourner sur Narita pour rendre le van qui doit partir avec une autre famille pour de nouvelles aventures.
Nous finirons notre séjour au Japon, plus classiquement, en appartement à Tokyo.
Nous avons parcouru 1200kms en camping-car au Japon, alors on vous le dit, pour nous, le Japon en camping-car, c’est un grand OUI !
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