Interview de Céline en PVT au Canada !

Bonjour Céline, est-ce que tu peux nous dire quelques mots sur toi ?

Bonjour, je suis une française de 25 ans qui n’avait jamais quitté l’Europe avant le mois de septembre dernier.

Je suis diplômée de l’école Polytech Lille, en informatique pour faire simple, et j’ai exercé pendant 1 an le métier de consultante dans les Telecom avant de péter un plomb !

Je suis à Montréal depuis 4 mois donc, et je profite de mon premier hiver québécois.

Pourquoi avoir choisi le Canada pour faire ton PVT ?

J’hésitais entre Canada et Nouvelle-Zélande pour mon premier PVT. Le fait que le PVT Canada soit plus difficile à obtenir m’a convaincue de tenter ma chance en 2016 et ça a marché !

Puis soyons honnête, je suis amoureuse des pays du nord depuis des années…

Tu as beaucoup voyagé avant de t’installer à Montréal, peux-tu parler de tes différents voyages ?

Je voyageais même avant de venir ici. Avant mon départ, nous avons fait un road-trip de 2 semaines en Ecosse avec ma sœur et ma maman. C’était pour moi un excellent moyen de me mettre en mode « voyage » et pour nous de nous quitter sur une super aventure.

Depuis mon arrivée au Canada, Montréal est mon point fixe. Avant de décider de m’y installer vraiment, j’ai fait du Helpx dans des auberges. Ça m’a permis d’alterner entre ma vie à Montréal et des séjours à Toronto, NYC ou découvertes des parcs nationaux.

Quels sont les endroits que tu as préféré voir depuis le début de ton PVT ?

Euh… Je pense que je me suis rappelé « pourquoi le Canada ? » lorsque je suis arrivée au sommet du Mont-Chauve pendant la saison des couleurs : tous ces érables rouges m’ont tirées des larmes.

Puis j’ai adoré découvrir Toronto et son côté très British, je ne m’attendais pas une si grande différence culturelle entre Toronto et Montréal !

Quelles sont les principales différences entre Toronto et Montréal selon toi ?

Le dynamisme. Montréal est une ville très agréable à vivre, très tranquille, ce qui est assez surprenant pour une grande ville. J’ai trouvé les rues de Toronto beaucoup plus vivantes, plus d’activités culturelles sont proposées en hiver mais tout ceci cause sans doute plus de « stress » aux habitants. Toronto est aussi une ville bien plus chère.

Bref, c’est un tout, mais si on compare Marseille et Lille on serait tout aussi surpris, non ?

Y a-t-il des rencontres humaines qui t’ont particulièrement marquée ?

Oh que oui !! En travaillant en auberge, on fait beaucoup de rencontre, et en plus des rencontres de voyageurs qui ont plein d’histoire à raconter. Il y a eu par exemple ce franco-écossais qui, à 21ans, semblait tellement heureux et satisfait de sa vie qu’il en était inspirant.

Puis cet homme qui voyage avec très peu, se concentre sur la marche et le pouce pour se déplacer et qui parcourt le monde depuis des années déjà. Le voyageur que tu admires, que parfois tu aimerais être mais qui te fait vraiment flipper (surtout quand il raconte ses coups durs).

Ou encore cet anarchiste New-yorkais qui revenait de 10 ans de vie en Norvège…

La liste est longue, mais toutes ces histoires sont enrichissantes et aident à comprendre ses choix et ses envies je pense.

Quels genres de jobs fais-tu pendant ce PVT au Canada ? Comment les trouves-tu ?

Je souhaite conserver ma liberté de mouvement, c’est pourquoi je favorise les missions plus ponctuelles. J’ai par exemple fait déguster du foie gras sur des marchés, travaillé en usine, ou encore aidé au centre d’appels de la Croix-Rouge. Si tout va bien, je devrais commencer à travailler dans un café en mars.

Les groupes Facebook d’expats et le site PVTistes.net ont été mes principales sources de recherches d’emploi. Souvent les réponses suivent contrairement à des sites plus généraux.

Cela doit être difficile de travailler dans une usine ! C’est courant comme type de job pour les « pvtistes » ?

En interim le travail en usine est assez commun. Oui c’est éprouvant. Nous étions 4 pvtistes français parmi les (environ 8) saisonniers, c’était notre premier job à temps complet au Canada et donc un premier point d’entrée sur le marché du travail.

Quel est ton plat canadien préféré ?

Tous les dérivés du sirop d’érable ?! A voir absolument : le « Great Canadian Maple Festival » !

As-tu des bonnes adresses à partager à Montréal ?

• La frip Eva B est trop cool ! Idéal pour chiner, boire un café (ou encore écouter un film à l’étage). Puis les rues autour regorgent de street art.

• L’anticafé, spot où tu payes non pas pour la boisson mais pour le temps que tu passes dans le lieu. Idéal pour travailler, se reposer, bouquiner…

• La Bibliothèque des Archives National du Québec, en plus d’avoir une collection immense et une plage horaire vraiment large, il y a un café et un espace lounge pour chiller. Des expos et événements y sont aussi proposés régulièrement.

• La patinoire naturelle du parc Lafontaine ! Elle est super GRANDE !

Au final, est-ce que le Canada est comme tu l’avais imaginé avant d’y arriver ?

Oui et non.

Les gens sont aussi adorables qu’on le pense, le féminisme est ouvertement présent, les grands espaces sont vraiment grands et sauvage … Mais c’est beaucoup plus américain que je ne le pensais.

Et puis… Personne ne m’avait prévenue que les québécois détestaient tant l’hiver et la neige !!!

Plus américain que tu ne le pensais ? As-tu des exemples de choses qui t’ont marquée ?

• Le culte de la voiture d’abord ! Il y a leur taille et consommation d’essence, mais aussi le fait d’avoir des Drives de partout, ou encore le côté où rien n’est accessible sans char à l’extérieur de la ville

• La publicité pour la chirurgie esthétique ou des vaccins

• Pouvoir acheter de la mal-bouffe, une boite de 120 paracétamols, et une manette de console à la pharmacie

• La culture de l’endettement et du crédit

• …

On est dans la démesure sur pas mal de point. Les Canadiens et les Etasuniens sont très différents mais quoiqu’ils en disent, le Canada a bien plus de cliché Nord-américain qu’on ne le pense ?

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes français qui voudraient partir faire un PVT au Canada ?

Je leur répéterais ce qu’on m’a dit un jour à une réunion d’informations sur le PVT en NZ : « Le seul regret, c’est de ne pas essayer ».

Par contre par pitié, renseignez-vous un peu sur la culture d’ici, mais aussi sur les clichés français. J’ai rencontrés trop de français surpris de certaines phrases du type « tu t’habilles vraiment comme une française », ou encore, « c’est vrai que vous ne faites pas la queue pour monter dans un bus ? »