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Lorsque nous avons commencé à réfléchir à notre contribution pour la belle bibliothèque de trucs et astuces pour voyager de GObyAVA, nous nous sommes concentrés sur ce qu’il avait été malheureusement le plus dur à trouver comme information pour préparer notre voyage : comment parcourir nos zones d’exploration sans prendre l’avion. Alors après « Aller en Mongolie sans avion, c’est possible ! » et « Voyager en Asie sans avion » partie I et partie II, on part cette fois-ci vers l’ouest et on vous dit comment se rendre jusqu’aux Marquises sans prendre l’avion.
Les Marquises, c’est l’un des cinq archipels de la Polynésie Française, dans l’océan Pacifique Sud, difficile de faire plus à l’ouest que cela ! C’est bien simple on est à vol d’oiseau à environ 15 000 km de Paris, mais surtout deux océans nous séparent : l’Atlantique et le Pacifique. À la différence de nos précédents articles qui s’occupaient plutôt de frontières terrestres, nous vous parlons donc aujourd’hui du voyage par les mers, et plus particulièrement en tant qu’équipiers sur des voiliers !
Le bateau stop
Le principe est simple : embarquer à bord d’un voilier de plaisancier en tant qu’équipier. En échange de vous accueillir à son bord, la capitaine vous demande une participation financière et en général de participer aux tâches à bord (cuisine, ménage, manœuvre, quart de nuit…). Le meilleur moyen de vivre une belle aventure et d’éviter la case aéroport quand un océan vous sépare de votre destination !
PARTIE I : De la France aux Antilles
Vents qui soufflent dans le bon sens, météo, risque de cyclones, beaucoup de choses peuvent influencer une traversée océanique en bateau stop. Il faut donc savoir que la meilleure période pour traverser l’océan Atlantique par les mers se situe entre novembre et février. C’est aussi la période où plus de voiliers sont susceptibles de vous prendre à bord pour prendre le large ! Concernant l’itinéraire, la plupart des voiliers quittent la France en direction des Canaries puis traversent l’Atlantique vers les Antilles. Certains voiliers descendent plus aux sud pour passer par le Cap Vert au large du Sénégal et traversent vers le Brésil ou le sud des Antilles. La suite dépendra donc de l’embarcation que vous trouverez.
De notre côté, nous avions trouvé un couple de trentenaires sur le site de la bourse aux équipiers. Déjà aux Canaries sur un joli monocoque de 12 mètres, ils prévoyaient de traverser début novembre. Après quelques visios pour apprendre à nous connaître, nous avons décidé de descendre jusqu’un sud de l’Espagne, ce qui se fait facilement en train et bus, et de rejoindre les Canaries grâce aux nombreux ferrys qui font la connexion entre le continent et ces îles espagnoles.
La météo étant un peu capricieuse, nous nous sommes baladés dans les Canaries jusqu’à début décembre en attendant des conditions plus propices à la grande traversée, ce qui nous a permis de prendre nos marques sur le bateau et avec nos nouveaux compagnons de voyage.
Enfin, nous avons pris la mer et avons rejoint la Martinique après 18 jours de navigation.
PARTIE II : Des Antilles aux Marquises
Toujours pour les mêmes raisons, il existe une période plus favorable pour traverser l’océan Pacifique. Bien que des équipages réalisent cette traversée à n’importe quelle période de l’année, vous aurez plus de chance de trouver une embarcation pour le bateau stop entre janvier et avril. La plupart des voiliers quittent les Antilles pour une première traversée de la mer des Caraïbes en direction du Panama. Ils empruntent ensuite le canal et ses impressionnantes écluses. Le point de sortie du canal, c’est Panama City, point de départ pour la traversée de l’océan Pacifique. La plupart se dirige ensuite vers les Marquises, certains vers les Gambier, en passant ou non par les (couteuses) Galápagos.
En Martinique, nous avons trouvé une nouvelle embarcation qui nous a emmené jusqu’aux Marquises. Nous avons rencontré le couple de propriétaires à la suite de notre nouvelle annonce sur la bourse aux équipiers. Nous les avons rejoints à bord de leur Catamaran à la mi-Février. Il nous aura fallu 5 cinq jours pour rejoindre le Panama où nous sommes restés environ 2 semaines, le temps de traverser le canal et de faire l’approvisionnement. Nous sommes ensuite arrivées aux Marquises fin mars après 23 jours de mer.
BUDGET :
Embarquer en tant qu’équipier sur un voilier en faisant du bateau stop est en général une solution intéressante pour voyager sans se ruiner. Il est globalement possible de voyager pour environ 15€ à 20€ par jour passé à bord (nourriture comprise). Il existe autant de types d’arrangements que de capitaines, mais on peut distinguer quand même deux types d’« accords » classiques :
- Vous fixez un « forfait » par jour avec le capitaine qui couvre l’ensemble des frais (nuit à bord, marina, essence, nourriture…). C’est ce que nous avions fait sur le premier voilier avec lequel nous avons traversé l’Atlantique, pour 15€ par jour/passager.
- Vous fixez un prix par jour passé à bord, puis chacun paye sa part pour le reste des dépenses (marina, nourriture, essence). C’est ce que nous avions fait sur le deuxième voiler avec lequel nous avons traversé le Pacifique, pour 10€ par jour pour deux pour la cabine, le reste étant calculé en fonction des dépenses de tous les jours.
En fonction du temps passer à bord, il se peut que le prix d’un billet d’avion eût été moins cher pour vous rendre à destination. Par exemple, une traversée d’un mois à bord d’un voilier à 15€ par jour vous coutera 450€. Vous trouverez peut-être un vol moins cher mais vous passerez à côté d’une expérience de vie fantastique. Il faut voir le trajet en bateau comme un voyage en soi !
DUREE :
Les durées de traversée à prévoir :
- France – Canaries à la voile : 1 semaines
- France – Canaries en bus/ferry : 4 jours
- Canaries – Antilles : 3 semaines
- Canaries – Panama : 1 semaines
- Panama – Marquises : 4 semaines
Ces estimations sont à prendre avec d’énormes pincettes. Voyager en voilier c’est voyager avec les éléments. Trop de vent ou pas assez, météo capricieuse retardant votre départ, imprévu mécanique du bateau nécessitant de passer un peu de temps dans une marina…
Vous ne saurez jamais vraiment quand vous partirez en mer, ni quand vous arriverez à bon port, mais c’est ce qui fait aussi la beauté de ce type de voyage.
NOS CONSEILLES POUR LE BATEAU STOP :
- En amont de votre recherche : Faites-vous une première expérience de voile avant de vous lancer dans ce projet ! Vous saurez si vous avez le mal de mer et si vous aimez passer du temps sur un voilier. Les capitaines s’attendront bien entendu à ce que vous participiez aux taches à bord, comme la cuisine, le ménage et surtout les quarts de nuit mais ils ne cherchent pas forcément des marins aguerris. Une première expérience vous donnera quelques bases importantes qui vous permettront d’être plus à l’aise à bord. La plupart du temps, si vous êtes demandeur sur les techniques de navigation, les capitaines seront heureux de partager leur savoir avec vous. Et surtout, même si vous n’êtes toujours pas un expert de la voile, vous aurez déjà en tête quelques clés pour savoir si le capitaine que vous rencontrez est sérieux ou non.
- Avant d’embarquer : Prendre le temps de bien discuter avec votre futur capitaine et équipage sur les règles de vie à bord. Vous allez passer plusieurs jours (voir semaines) avec de nouvelles personnes dans un espace finalement restreint, alors échangez au maximum en amont ! Qui aime manger quoi ? Qui aime faire quoi à bord ? Quelles ont été leurs précédentes expériences avec des équipiers ? Qu’attendent-ils des équipiers ? Comment chacun participe financièrement à la vie à bord ? Bref, prenez toutes les informations pour faire en sorte que la vie en commun se passe au mieux, ou, si vous sentez que le courant ne passe pas, décider de trouver une autre embarcation ! Si vous avez la possibilité, proposez aux capitaines de passer quelques jours à bord avant le départ.
- Pour la sécurité : Assurez-vous que le bateau sur lequel vous allez embarquer est bien équipé : équipement pour la communication, équipement pour se tenir au courant de la météo, équipement de sécurité (gilet, survie…). Encore une fois tout cela passe par un bon échange avec le capitaine en amont. De notre expérience, vous vous rendrez rapidement compte si un capitaine n’est pas sérieux, et dans le moindre doute, n’hésitez pas à ne pas embarquer !
Bref, en plus d’être le moyen le plus écologique de parcourir ces grandes distances (et de loin), voyager sur un voilier et traverser des océans c’est l’expérience d’une vie qui, grâce aux données météo et à la fiabilité des bateaux, peut se faire sans prendre de risque inconsidéré !
NOS SITES RESSOURCES :
Pour les informations générales :
- L’excellent article du tourdumondiste : https://www.tourdumondiste.com/faire-du-bateau-stop-ou-de-la-co-navigation#la-transatlantique
La recherche d’embarcation : Il en existe plein d’autres, mais ce sont ceux que nous avons le plus utilisé.
- La bourse aux équipiers : https://www.bourse-aux-equipiers.com/
- Groupe facebook « bourse aux équipiers » : https://www.facebook.com/groups/915531235137223/
- Groupe Facebook « bourse aux équipiers sailingmore.net » : https://www.facebook.com/groups/BourseEquipierVoile/
- Groupe Facebook « Bourse aux Equipiers ( régate, croisière) : https://www.facebook.com/groups/464051713668101/
- Groupe Facebook « Sailboat Hitchhikers and Crew Connection » : https://www.facebook.com/groups/sailboatyacht/
- Groupe Facebook « Polynésie et tour du monde en voiler » : https://www.facebook.com/groups/771182102911681/