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Le vélo comme le stop sont des modes de voyage alternatifs et parfaitement écologiques. Ils offrent une liberté absolue, du minimalisme, une dose d’aventures inégalable, ainsi qu’un contact privilégié avec les populations locales. Finalement, choisir de voyager en levant son pouce ou en pédalant est une véritable philosophie de voyage ! Et ce n’est généralement pas pour rien que les cyclo-voyageurs et les auto-stoppeurs aiment se croiser et échanger sur le bord d’une route.
Pour autant, il existe de nombreuses différences entre ces deux modes de transport qu’il serait mieux de connaître avant de vous lancer dans une longue aventure en stop ou à bicyclette. Après avoir parcouru plus de 77.000 kilomètres en stop à travers l’Afrique, le Moyen-Orient puis l’Asie, et 15.000 kilomètres à vélo entre le continent asiatique, l’Océanie et l’Amérique du Nord, nous vous partagerons dans cet article un comparatif de ces deux modes de transport qui font d’un simple voyage une surprenante aventure.
1.PRÉPARATION ET ORGANISATION
En dehors de la recherche de l’emplacement idéal pour lever le pouce, un trajet en stop ne nécessite aucune organisation au préalable. Au contraire, le voyage à vélo implique une certaine préparation. Avant de débuter la journée, il convient de prévoir un minimum son itinéraire, s’informer sur l’état des routes, le nombre de kilomètres, le dénivelé, les conditions météorologiques, mais encore l’existence de points de ravitaillement (eau et nourriture). À vélo, l’improvisation n’est donc pas totale dans la mesure où vous êtes tributaire de l’environnement qui vous entoure et de vos capacités physiques quotidiennes.
2. RENCONTRES HUMAINES
En comparaison aux voyages en voitures ou en vans aménagés (qui créent selon nous une certaine distance entre le voyageur et la population locale), le stop et le vélo sont d’excellents moyens d’entrer en contact avec la population locale. Toutefois, en termes d’intensité des rencontres et des échanges, le stop l’emporte forcément. La raison est simple : le temps que le cycliste passe sur sa selle en solitaire est un temps que l’auto-stoppeur passe au contact de ses conducteurs.
En comparaison aux voyages en voitures ou en vans aménagés (qui créent selon nous une certaine distance entre le voyageur et la population locale), le stop et le vélo sont d’excellents moyens d’entrer en contact avec la population locale. Toutefois, en termes d’intensité des rencontres et des échanges, le stop l’emporte forcément. La raison est simple : le temps que le cycliste passe sur sa selle en solitaire est un temps que l’auto-stoppeur passe au contact de ses conducteurs.
De notre expérience, les rencontres sont plus éphémères à vélo. Les contacts humains, qui se font généralement pendant les pauses sur le trajet, sont de courte durée. Le besoin constant d’avancer et de réaliser les kilomètres journaliers nécessaires à la traversée d‘un pays à vélo a souvent pour conséquence l‘impossibilité d’accepter une invitation à rejoindre le domicile d’un interlocuteur situé à une quarantaine de kilomètres, ou encore l‘impossibilité de rester plusieurs jours au même endroit pour assister à des événements.
En bref, le vélo est un mode de voyage qui implique une certaine solitude et du mouvement quotidien. L’aspect solitaire du vélo ne doit donc pas être négligé. Se retrouver seul avec soi-même et ses pensées peut d’ailleurs être un exercice difficile, presque méditatif lorsqu’il s’agit de traverser des grandes étendues désertiques, mais ô combien enrichissant.
Toutefois, cet isolement peut largement se compenser en : (i) choisissant de privilégier une seule région dans un pays (et donc couvrir moins de kilomètres) pour avoir plus de temps à passer auprès des locaux, (ii) en utilisant les plateformes d’hospitalité gratuites Couchsurfing ou Warmshowers, (iii) en créant vos propres itinéraires à vélo loin des routes cyclables toutes tracées, (iv) en n’hésitant pas à taper aux portes des maisons pour demander de camper dans les jardins (une pratique que nous expérimentons régulièrement et qui nous mène vers de réelles amitiés).
3.DIMENSION SPORTIVE
Si le voyage en auto-stop implique nécessairement de la marche (notamment pour rejoindre l‘emplacement d’auto-stop ou pour se déplacer après avoir été déposé par son conducteur), il n’en demeure pas moins que les distances sont couvertes à l’aide de moteurs.
Il n’y a donc aucune dimension sportive dans la pratique du stop, au contraire du voyage à vélo qui implique une certaine condition physique ! Quand bien même une expérience préalable n’est pas nécessaire pour se lancer dans une grande aventure à coups de pédale (nous l’avons bien fait!), il faut tout de même prendre conscience que notre belle planète n’est pas plate, que le dénivelé dans certains pays est particulièrement épuisant (comme au Canada, aux États-Unis, ou en Nouvelle-Zélande par exemple), que les déserts peuvent être longs et éreintants (comme au Kazakhstan) et la chaleur conjuguée à l’humidité peuvent être particulièrement désagréables et rendent l’effort encore plus intense (en Asie du Sud-Est par exemple).
Les cyclo-voyageurs ne le mettent que très peu en avant sur les réseaux sociaux mais le voyage à vélo reste un voyage sportif. L’énergie qu’il vous reste après une longue journée de vélo n’est inévitablement pas la même qu’après une journée dans un camion.
4. BUDGET
Les voyages en stop et à vélo sont particulièrement bien adaptés aux petits budgets. Durant nos trois premières années de tour du monde en stop et à vélo, notre budget journalier n’a jamais excédé 10 euros par personne.
S’agissant du coût de départ, il est bien plus important dans le cadre d’un voyage à vélo. Pour une année de voyage à bicyclette, il faut compter au moins 1,500 euros de matériel si vous souhaitez du neuf. Mais vous pouvez toujours chiner un bon vélo d‘occasion et confectionner vos propres sacoches comme nous l’avons fait. Au contraire, l’auto-stop n’implique aucun coût de départ, à l’exception d’un sac à dos.
S’agissant des dépenses à l’intérieur du voyage, nous trouvons toutefois que le voyage à vélo est l’idéal pour tenir un petit budget. Il est en effet bien plus facile d’avoir un micro budget à vélo dans la mesure où le cycliste peut transporter sa propre nourriture, se cuisiner ses propres repas, et pédaler 5 kilomètres supplémentaires en fin de journée pour camper dans un endroit à l’abri des regards.
Le vélo nous a ainsi permis de traverser plusieurs pays où le coût de la vie est particulièrement élevé (comme la Corée du Sud, les États-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou encore l’Australie) avec moins de 10 dollars par jour, en cuisinant nous-mêmes et ne dépensant pas le moindre dollar en hébergement. En auto-stop, ce budget aurait été plus difficile à tenir, rien qu’en termes de nourriture.
5.SLOW TRAVEL
Le vélo est le moyen de transport du slow travel par excellence. À la différence de l’auto-stop où les distances se couvrent rapidement avec un moteur, le vélo implique un déplacement lent. Il n’y a pas mieux pour admirer les paysages en profondeur, observer les détails, ressentir les odeurs, ou encore capter les mouvements des passants.
Pendant la traversée d’un pays à vélo, l’imprégnation est donc totale. Cependant, il ne faut pas oublier que les distances se parcourent lentement, que les kilomètres réalisés en une seule journée de stop peuvent prendre plus de quatre jours à vélo, de sorte que le cycliste ne reste généralement pas plus de deux ou trois jours à un même endroit (contrairement à l’auto-stoppeur qui s’arrête régulièrement une semaine au même endroit). Si le cyclo-voyageur n’avance pas, il voit tout simplement moins. En raison du perpétuel mouvement du cycliste, le « slow travel » est donc à relativiser…
6.MOBILITÉ / FLEXIBILITÉ
À vélo, l’indépendance et l’autonomie sont totales. Nous n’avons besoin de personne pour avancer. En cela, nous jouissons d’une grande mobilité et d’une capacité de mouvement illimitée. En outre, nous sommes maîtres de notre itinéraire : ce dernier peut se confectionner sur mesure en empruntant des chemins et routes alternatives, loin des pistes cyclables généralement empruntées (que nous trouvons le plus souvent ennuyeuses, car moins aventureuses).
Et, croyez-nous, il n’y a rien de mieux que ces routes alternatives hors des sentiers battus pour apprécier l’environnement et l’atmosphère d’un pays, d’autant plus que ces petites routes n’ont que très peu de circulation. Avant la tombée de la nuit, le vélo permet aussi de rejoindre les meilleurs lieux de bivouac à l’abri des regards.
En auto-stop, la démarche est inverse : nous comptons sur l‘aide des conducteurs pour avancer. En ce sens, l’auto-stoppeur est dans un état de dépendance vis-à-vis de son conducteur. Partir en stop, c’est un peu comme lancer un dé : nous ne sommes jamais certains d’arriver à destination en temps voulu. Ce hasard est certainement ce qui rend le voyage en stop particulièrement excitant : il apporte de l’aléa et de l’éventuel dans une société dans laquelle tout se prépare, s’envisage et se prévoit.
Ceux qui ont déjà pratiqué l’auto-stop savent toutefois que, dans une grande majorité des cas, lever le pouce est un jeu d’enfant qui fonctionne toujours et emmène à destination plus rapidement qu’un transport en commun ! « En auto-stop, rien n’est impossible » dit-on.
La partie la plus fatigante d’un trajet en stop, qui n’existe pas à vélo, est bel est bien l’attente et les heures passées à rejoindre les sorties en périphérie des villes, les embranchements de voies rapides, les stations services, les aires d’autoroutes, ou simplement sur le bas côté d’une route nationale. Allez, un peu de patience, le cycliste n’aura pas pédalé plus de 10 kilomètres pendant tout ce temps !
En bref, vous l’aurez compris, le stop et le vélo ont chacun des avantages et des inconvénients. Le mieux n’est peut être pas de choisir entre les deux, mais de vous lancer – comme nous l’avons fait – dans un périple hybride : du stop, puis du vélo, sans oublier de faire parfois du stop avec les vélos (oui oui, ça se fait !).
Article rédigé par Louis et Margot, en pleine réalisation d’un tour du monde en auto-stop et à vélo, et sur la route depuis plus de trois ans.
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