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Nous avons traversé de nombreux pays au volant de notre VW Crafter, mais jamais, nous n’avions rencontré un tel chaos routier.
La conduite en Inde est toute une aventure, surtout lorsque l’on a l’habitude de rouler sur des routes où règne un certain ordre. Avec un réseau routier qui part dans tous les sens et une population de plus de 1,4 milliard d’habitants, les routes indiennes peuvent surprendre même les conducteurs les plus expérimentés. Entre des routes à l’état souvent changeant, des comportements imprévisibles et une diversité de véhicules extrême, il est essentiel de comprendre les particularités de la conduite dans ce pays pour en saisir les risques.
Chaos Routier
Sur les routes indiennes, c’est un vrai défilé de véhicules en tout genre : gros camions, tuk tuks, voitures, motos, vélos et même des charrettes tirées par des bœufs. Et n’oublions pas les piétons qui traversent partout et sans prévenir. Ce mélange crée un joyeux bordel où les règles de priorité sont souvent ignorées. En plus de cela, il n’est pas rare de croiser des animaux errants, notamment les vaches sacrées, qui peuvent bloquer les routes. Bref, pour s’en sortir, il faut rester sur ses gardes et attacher sa ceinture.
Il n’est, par exemple, pas rare que nous nous soyons retrouvés face à des vaches, que ce soit dans de petites ruelles trop étroites pour les éviter ou même sur des autoroutes à quatre voies. Dans ce genre de situation, personne ne semblait pourtant se préoccuper de leur présence ni chercher à les faire bouger. Elles font tout simplement partie du paysage, comme si leur présence était parfaitement naturelle.
État des routes
Comportements Routiers
Comme c’est probablement le cas pour vous, il nous paraît logique que, sur les autoroutes, les camions ne roulent pas sur la voie centrale ou, du moins, qu’ils y restent le moins longtemps possible. En Inde, c’est tout le contraire. En effet, avec la présence de divers types de véhicules, tels que des chariots tirés par des buffles, sur la voie d’urgence et parfois même sur la voie normale, les chauffeurs de camion ont tendance à rester en permanence sur la voie centrale. Pour les dépasser, nous devions choisir entre les doubler par la gauche, en risquant de devoir freiner brusquement à cause d’un véhicule roulant trop lentement, ou patienter sagement derrière le camion. Mais attention, lorsque les routiers daignaient se rabattre, ce n’était que rarement pour nous laisser passer, et bien plus souvent pour éviter un véhicule arrivant à contresens, que nous ne découvrions que trop tard, car il était caché par les véhicules devant nous.
Lois Rarement Appliquées
En Inde, les lois sur la conduite sont souvent plus sur papier que dans la réalité. Dans beaucoup d’endroits, ces lois sont carrément ignorées. Des infractions comme griller un feu rouge, rouler à contre-sens et ce même sur les autoroutes, ou ne pas utiliser ses clignotants sont courantes et presque jamais punies. Ce manque d’application des règles donne aux usagers l’impression qu’ils peuvent tout se permettre, ce qui rend la circulation encore plus chaotique et dangereuse.
Nombre Alarmant d’Accidents
Selon un rapport du gouvernement Indien, en 2022, plus de 150 000 personnes ont perdu la vie et plus 440 000 ont été blessées sur le réseau routier du pays. Cela fait de l’Inde un des pays les plus dangereux au monde en termes de circulation. Malheureusement la situation ne va pas en s’améliorant puisque ces chiffres ne cessent d’augmenter depuis 2005.
Assurance
L’assurance au tiers est obligatoire pour tout véhicule entrant sur le territoire indien. Cependant, malgré de nombreuses recherches, nous n’avons pas réussi à obtenir une assurance pour notre véhicule dans le pays. Les assureurs locaux nous ont systématiquement informés qu’ils ne couvraient pas les véhicules immatriculés à l’étranger. Comme tous les voyageurs en véhicule que nous avons rencontrés en Inde, nous avons donc roulé sans assurance, sans possibilité de régulariser notre situation. À noter que les autorités n’ont jamais vérifié ce point.
Qu’avons-nous fait pour limiter la casse ?
Bien qu’il soit totalement illusoire de vouloir éliminer tous les dangers dans un tel contexte, nous avons adopté quelques habitudes pour rouler « plus sûrement » :
- Rouler le plus souvent possible avant dix heures du matin. Après cette heure, le trafic augmente considérablement.
- Forcer, mais pas trop. Il est souvent nécessaire de forcer un peu pour avancer, mais il est tout aussi important de savoir quand s’arrêter, car les conducteurs locaux ne s’inquiètent pas pour quelques bosses sur la carrosserie.
- Klaxonner dès qu’on s’apprête à dépasser ou lorsque nous sommes à côté de quelqu’un. En Inde, il est courant, voire systématique, que les conducteurs changent de voie sans vérifier au préalable.
- Anticiper. Sur les routes indiennes, tout peut arriver. Nous tentions donc de prévoir au maximum le comportement des autres usagers.
- Rouler doucement pour avoir encore plus de temps afin d’anticiper les imprévus.
- Éviter de rouler la nuit. La nuit, le manque d’éclairage et la présence de véhicules sans phares augmentent considérablement les risques.
Conduire en Inde représente un véritable défi en raison du trafic dense, du non-respect fréquent du code de la route et de la diversité des usagers, allant des tuks.tuks aux camions surchargés. La cohabitation entre piétons, animaux et véhicules rend la circulation imprévisible, tandis que l’état variable des routes accentue les risques.
Face à ces obstacles, il est essentiel de se demander si l’on est prêt à affronter un tel environnement en particulier lorsque l’on se retrouve dans l’incapacité d’assurer son véhicule. Cela exige patience, réactivité et adaptabilité. Ceux qui relèvent ce défi découvrent toutefois une immersion unique dans la culture locale, où l’improvisation et la résilience deviennent des atouts indispensables.
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