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Direction le Japon et plus précisément Tokushima dans le Shikoku, l’un des berceaux historiques de l’aizome au Japon. L’aizome ou « teinture à l’indigo » est plus ou moins développée à travers le monde mais de nos jours les techniques de teinture sont le plus souvent chimiques. Joffrey, passionné du Japon, de la culture et de l’artisanat local, nous parle de ce processus naturel et éco-responsable.
Aizome, un artisanat japonais ancestral
Au Japon, la préfecture de Tokushima et celle d’Okayama notamment, sont réputées pour cet artisanat ancestral qui recours à l’utilisation des feuilles de l’indigotier (indigo des teinturiers ou indigo des Indes (Indigofera tinctoria) qui est un arbuste dont les feuilles sont utilisées pour la préparation de la teinture d’indigo). Cet technique de teinture était déjà très prisée par les guerriers de l’époque des luttes entre les provinces pour ses qualités pratiques et pour sa grande beauté. Aujourd’hui encore, il est possible de trouver des fermes qui pratiquent l’Aizome, en dépit de diverses difficultés.
Il faut savoir que les variétés d’indigo ne sont pas les mêmes selon les régions du monde et la ferme dans laquelle nous sommes allés utilise une variété peu courante faisant de belles fleurs roses en été, tandis que d’autres variétés ont des fleurs blanches.
Un procédé minutieux
Afin d’en apprendre plus sur la teinture Aizome, nous avons jeté notre dévolu sur la ferme de Buaisou. Cette ferme cultive l’indigo puis traite les feuilles jusqu’à l’obtention du sukumo sorte de réduction de feuilles d’indigo assez similaire à certains thés chinois. Nous avons appris à quel point le processus peut être long et minutieux pour qui veut le réaliser du début à la fin. Des semis d’indigo à la teinture effective, toutes les étapes ne nécessitent pas moins d’une année. Tout cela selon un déroulement rigoureux et très long de fermentation. Seules 7 fermes réalisent encore cela au Japon. La jeune équipe de Buaisou est assez unique car ils font toutes les étapes du procédé quand certains se contentent d’acheter le précieux sukumo.
Une fois ce dernier obtenu on le mélange avec de l’eau alcaline (que l’on obtient en ajoutant les cendres récoltées par une usine locale de production de bonite séchée. Lorsque l’eau et les cendres sont mélangées, on attend que les cendres retombent puis on peut utiliser l’eau), on ajoute également de la poudre de coquillages et on doit garder toute cette préparation à une température bien précise. Tout cela dans des quantités assez folles.
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