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Récit de voyage de Marion Esnault.
Dans le nord du Chili, à la frontière avec le Pérou, la Bolivie et l’Argentine, on trouve le désert d’Atacama, le plus aride du monde. Connu pour son phénomène unique du désert fleuri, qui se fait de plus en plus rare avec la méga-sécheresse que connaît le Chili depuis plus de 10 ans, il accueille les plus beaux cieux du monde et infine les plus grands observatoires astronomiques. L’écosystème du désert d’Atacama est unique au monde : Geyser du Tatio, thermes de Puritama, lagunes altiplaniques…. Mais il est aussi très fragile.
I. Un écosystème fragile
Coincé entre l’océan Pacifique et la Cordillère des Andes, le désert d’Atacama regorge de paysages à couper le souffle : ses vallées découpées et ses terres ocres, ses volcans culminant à 6000 mètres d’altitude, ses lagunes altiplaniques accueillant les flamants roses.
Sur ces terres splendides mais hostiles, les espèces animales et végétales sont rares, et par conséquent précieuses. Symboliquement protégées par l’organisation WWF et le Fonds Mondial pour la Nature, la biodiversité d’Atacama est pourtant en train de s’appauvrir. Survivre dans un environnement aussi sec et rude requiert une grande adaptation, qui a été rendue encore plus difficile par les activités minières et touristiques de grand ampleur, développées depuis le siècle dernier.
Insectes, lézards ou petites souris sauvages côtoient la grande variété d’oiseaux qui a élu domicile dans le désert d’Atacama. Une des plus célèbres d’entre eux est la mouette des Andes. Elle vit à plus de 3000 mètres d’altitude.
Pendant des siècles, avant l’arrivée des colons espagnols, les peuples originaires qui peuplaient Atacama étaient les Aymaras et les Atacameños. Ces peuples, dont certaines communautés sont encore actives, vivaient principalement de l’agriculture. Ils avaient mis en place un système ingénieux de terrasse qui permettait une irrigation progressive. Ils savaient utiliser le minimum d’eau pour faire pousser maïs, pommes de terre ou autres courgettes.
L’eau, c’est le sujet principale pour la vie de toutes les espèces dans le désert d’Atacama, humains y compris.
Pour les peuples originaires, l’eau est un être vivant et divin. Tout comme les sommets des montagnes, les pierres ou les arbres, l’élément « eau » est vénéré. Selon la cosmovision andine, tout est interconnecté et l’harmonie entre les différents éléments (sous-sol, sol, ciel, mer) est fondamentale pour la vie sur Terre. Cette cosvision a malheureusement disparu au fil siècles, depuis la colonisation espagnole. Aujourd’hui, certaines communautés continuent de vivre de l’agriculture mais la plupart d’entre elles travaillent avec le secteur minier ou touristique.
Les plus beaux sols et cieux du monde
Le climat du désert d’Atacama est considéré comme hyper-aride. Il fait donc de la pluie, un compagnon très rare. Mais quand il pleut, le désert fleurit ! Le phénomène est rare mais lorsqu’il se produit, la magie opère. Les sols asséchés laissent surgir des germes de fleurs qui recouvrent certaines parties du désert d’un tapis ultra-coloré.
Son ciel étoilé est lui aussi un phénomène unique au monde. Sur les hauteurs du désert d’Atacama, pas de pollution lumineuse et peu de nuages, pour le bonheur des grands curieux d’astronomie. Les scientifiques du monde entier ne s’y sont pas trompés d’ailleurs. On trouve à Atacama les plus grands observatoires de la planète.
Atacama : entre tourisme et grandes mines
Les deux sources de revenus principales des habitants du désert d’Atacama, c’est le tourisme et l’extraction minière. Le Chili est le premier producteur de cuivre et le deuxième producteur de lithium au monde. La plupart de ces richesses nécessaires à la fabrication de nos téléphones, voitures ou autres câbles électriques vient des sous-sols d’Atacama.
Tout près de San Pedro, l’oasis du désert qui accueille les touristes du monde entier, les mines tournent à plein régime, loin des regards. Car le désert est assez ample pour que les touristes ne croisent pas les mineurs. Il s’étend sur 1600 kilomètres de long et 180 kilomètres de large.
L’impact environnemental de ces deux activités – tourisme et mine – est très importante, et peu mesurée. La nouvelle Constitution que les Chiliens ont écrit après la révolution sociale d’octobre 2019 propose d’octroyer des droits à la Nature, et ainsi offrir des outils pour protéger un peu davantage le désert d’Atacama.
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