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Louis et Margot réalisent depuis septembre 2020 un tour du monde en auto-stop et à vélo. Entre l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie, l’Océanie et l’Amérique du Nord, ils ont déjà parcouru plus de 77.000 kilomètres les pouces levés et 15.000 kilomètres à coups de pédale. Leur péché mignon: partir à la découverte de pays souvent méconnus, comme l’Irak, l’Iran, le Soudan, le Tadjikistan, l’Arabie saoudite ou encore le Pakistan.
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Il y a des endroits et des peuples qui fascinent plus que d’autres. L’Iran et sa région du Baloutchistan, avec ses terres arides, ses robes aux fines broderies et son peuple si accueillant. Le Soudan et ses pyramides érigées par les mystérieux pharaons de Nubie, l’une des premières civilisations d’Afrique. Le Kurdistan irakien, avec ses villages pittoresques encerclés par des monts enneigés. Atteindre ces endroits hors du temps ne peut être qu’une aventure inoubliable. Mais y mettre les pieds aura la lourde conséquence de vous compliquer l’accès au pays de l’ « Oncle Sam ». Dans cet article, nous vous donnerons alors la procédure à suivre ainsi que quelques conseils pratiques pour vous rendre aux États-Unis malgré vos précédents voyages en terres « ennemies »
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1.Les restrictions à l’ESTA
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En principe, le Programme d’exemption de visa permet aux citoyens de 38 pays, dont la France, de se rendre aux Etats-Unis pour affaires ou pour tourisme, pour des séjours allant jusqu’à 90 jours sans visa, en demandant une autorisation ESTA. Toutefois, une loi de 2015 dite « loi sur l’amélioration du programme de dispense de visa et de prévention des voyages terroristes » a mis en place de nouvelles restrictions à l’utilisation du système électronique d’autorisation de voyage pour certaines catégories de voyageurs. Plus précisément, selon cette même loi, les citoyens français ayant voyagé en Iran, en Irak, en Libye, en Somalie, au Soudan, en Syrie, ou encore au Yémen depuis le 1er mars 2011 ne sont pas éligibles à l’ESTA. C’est également le cas de toute personne de double nationalité iranienne, irakienne, soudanaise ou syrienne, ainsi que pour les personnes ayant voyagé ou résidé à Cuba depuis le 12 janvier 2021 inclus.
En application de cette loi, les ressortissants français dans la situation décrite ci-dessus, et qui auraient déjà reçu une autorisation ESTA, ne sont plus autorisés à utiliser cet ESTA, même si ce document est en théorie valable deux ans (période durant laquelle les voyageurs peuvent normalement effectuer plusieurs voyages vers les Etats-Unis). Le document risque en effet d’être annulé par les agents de la police aux frontières (Customs and Border Protection) à l’arrivée sur le sol américain.
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Par ailleurs, cette mesure s’applique après un changement de passeport, et ce même si aucun tampon des pays sus-cités n’apparaît dans le nouveau passeport. « Lorsqu’ils remplissent une demande ESTA, les voyageurs doivent confirmer l’exactitude des renseignements fournis. Tout manquement à cette règle pourra affecter l’éligibilité du voyageur à l’entrée aux Etats-Unis d’Amérique dans le futur« , précise l’ambassade des Etats-Unis en France.
En conclusion, cette loi n’interdit pas aux personnes appartenant à ces catégories de voyager aux États-Unis. Elle a simplement pour conséquence qu’une personne non éligible à l’ESTA ne peut être admise dans le pays sans un visa américain valide dans son passeport.
2.Le visa B1/B2
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En cas d’impossibilité de voyager aux États-Unis avec un ESTA, il convient de demander un visa B1/B2. Ce visa B1/B2 est un visa non-immigrant qui permet aux ressortissants étrangers de se rendre temporairement aux États-Unis pour affaires (B-1), tourisme (B-2), ou un mélange des deux (B1/B2). Les visas B sont généralement valides jusqu’à 10 ans à compter de la date d’émission, et les voyageurs peuvent rester aux États-Unis jusqu’à 180 jours par entrée.
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Il y a plusieurs étapes à suivre pour demander un visa B2. L’ordre de ces étapes peut varier selon l’ambassade ou le consulat des États-Unis. Il convient de consulter les instructions sur le site de l’ambassade ou du consulat des États-Unis où la demande doit être faite.
2.1.Formulaire DS-160
Cette demande de visa non-immigrant s’effectue avec le formulaire DS-160 qui se trouve sur ce lien. Vous devez remplir la demande de visa en ligne, puis imprimer la page de confirmation du formulaire de demande (qu’il faudra apporter à votre entretien).
Les documents nécessaires pour le remplissage du formulaire sont : un passeport valide pendant six mois après la date de retour, une photo d’identité récente (5x5cm), les dates de vos précédents voyage à l’étranger et aux États-Unis, la preuve de fonds suffisants pour couvrir le coût total du voyage, les liens de vos réseaux sociaux / blog, et la preuve de vos liens avec votre pays d’origine.
Le but est de prouver que vous n’êtes pas un terroriste mais un simple voyageur, et que vous ne comptez pas vivre aux États-Unis par le biais de visites fréquentes ou prolongées…Vous devez donc prouver que vous prévoyez de retourner en France après votre visite à l’ambassade et que vous avez un endroit où vivre à l’extérieur des États-Unis. Attention, le remplissage du formulaire prend beaucoup de temps. Les informations demandées sont précises et nombreuses. Il est néanmoins possible de sauvegarder le document en cours de remplissage et d’y revenir plus tard. Sur ce formulaire, vous devez indiquer le lieu de l’ambassade des États-Unis où vous souhaitez prendre rendez-vous.
2.2.Rendez-vous à l’ambassade
Il faut ensuite prendre rendez-vous avec l’ambassade en se connectant à son compte en ligne créé lors du remplissage du formulaire DS-160. En principe, les prises de rendez-vous s’effectuent à l’ambassade ou au consulat des États-Unis dans le pays dans lequel vous vivez. Vous pouvez néanmoins planifier votre entrevue à une autre ambassade ou consulat des États-Unis (comme nous l’avons fait), mais sachez qu’il peut être plus difficile d’obtenir un visa B2 à l’extérieur du pays dans lequel vous résidez.
Certaines ambassades américaines refusent en effet de délivrer des visas B1/B2 à des personnes qui ne résident pas dans le pays du lieu de la demande (comme au Canada par exemple). Il faut donc se renseigner au préalable sur la possibilité ou non d’obtenir un visa américain en cours de route dans un pays tiers, en contactant directement l’ambassade des États-Unis de ce pays tiers.
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Le temps d’attente pour les rendez-vous à l’ambassade varie selon le lieu, la période de l’année et la catégorie de visa. Il convient donc de faire sa demande de visa bien à l’avance et de se renseigner sur le temps d’attente.
En décembre 2023, le temps d’attente moyen pour la plupart des rendez-vous pour l’obtention de visas B1/B2 était de deux mois (au Brésil) à plus de deux ans (au Canada). Pour vérifier le temps d’attente pour une ambassade ou un consulat, entrez la ville concernée sur ce lien.
2.3. FRAIS DE VISA
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Les frais de demande de visa sont non remboursables. À ce jour, ils s’élèvent à 185 dollars. Dans certaines ambassades, comme en Corée du Sud où nous avons fait notre demande de visa B2, les frais de visa se payent exceptionnellement avant la prise de rendez-vous. Avant de se lancer dans une telle procédure, il faut donc bien s’assurer de la possibilité de l’obtention du visa et du délai pour obtenir un rendez-vous !
2.4.L’entretien
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La dernière étape est enfin l’entretien. En France, le rendez-vous s’effectue à l’ambassade des États-Unis à Paris. Mais il est également possible d’obtenir un rendez-vous à l’ambassade américaine d’un autre pays, notamment si vous êtes en voyage depuis longtemps et ne comptez pas retourner en France pendant ce voyage.
De notre côté, l’entretien s’est effectué à l’ambassade américaine de Séoul, en Corée du Sud, avant de rejoindre le Canada.Il faut prévoir au moins une heure sur place, apporter son formulaire DS-160 et une photo d’identité (5x5cm).
Les bagages larges et les ordinateurs portables ne sont pas autorisés. Les téléphones portables doivent être remis au dépôt pour entrer dans l’ambassade. Il y a une première queue à faire, pour faire prendre ses empreintes biométriques et donner sa photo d’identité.
Puis l’on passe ensuite dans une seconde queue, où l’on donne à nouveau ses empreintes biométriques et l’on répond à un certain nombre de questions (en anglais) posées par un diplomate américain. Les questions dépendent du diplomate.
3. Notre retour d’expérience et nos difficultés
En juillet 2023, la difficulté a été pour nous de trouver une ambassade américaine susceptible de nous délivrer un visa B2 en cours de route. Nous ne sommes en effet plus éligibles à l’ESTA en raison de nos précédents voyages en Irak, en Iran, ou encore au Soudan. Notre plan initial était de rejoindre la ville de Vancouver au Canada depuis l’Asie, formuler une demande de visa B2 auprès du consulat américain de Vancouver, puis pédaler dans la région de la Colombie-Britannique avant de traverser les Etats-Unis à vélo d’Ouest en Est.
Or, après plusieurs jours de recherche et d’e-mails envoyés, nous avons appris que les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous au consulat américain de Vancouver étaient supérieurs à deux ans ! De plus, le consulat américain de Vancouver a déjà refusé de délivrer des visas à des français qui ne résident pas au Canada, les renvoyant à l’ambassade des États-Unis en France. Or, il n’était pas question de prendre l’avion pour un retour en France pendant notre tour du monde.
Nous nous sommes donc renseignés pour trouver une autre ambassade américaine susceptible de délivrer un visa à un voyageur non résident du pays, et dans un court délai. C’est ainsi que nous avons formulé notre demande en Corée du Sud. Après un rendez-vous à l’ambassade américaine de Séoul, le précieux sésame (un visa B2 d’une durée de 10 ans) nous a été délivré en moins de sept jours après un entretien éclair avec un diplomate très sympathique.
En bref, il existe deux difficultés à formuler sa demande de visa B2 en cours de route. La première est qu’il faut trouver une ambassade acceptant de délivrer un visa touriste à un voyageur ne résidant pas dans le pays où la demande est formulée, La seconde est qu’il faut s’assurer que le visa sera délivré dans un délai raisonnable.
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