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Rejoindre Paris à vélo en partant de Bangkok (Thaïlande), c’est le défi fou que Pierre-Adrien s’est lancé. Il a quitté Bangkok il y a un mois et il s’apprête à franchir la frontière chinoise après avoir traversé la Thaïlande, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. GObyAVA l’accompagne tout au long des 16 000 km qui séparent la Thaïlande et la France en lui fournissant une assistance.
Depuis le Vietnam, il répond à quelques questions !
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 26 ans et viens tout juste de terminer mon Master marketing à Montpellier Business School. Je suis passionné depuis de nombreuses années par les découvertes, les voyages et les contextes multiculturels. Ce goût pour l’international s’est encore accentué pendant mes études et mon année de césure en Corée du Sud, Philippines et Allemagne !
Relier Bangkok et Paris à vélo est un projet un peu fou ! Comment l’idée est-t-elle venue?
Cela fait longtemps que je voulais faire un road trip pour clôturer mes études et avant de rentrer définitivement dans la vie active. Je souhaitais faire quelque chose que je ne pourrai pas faire plus tard. Quelque chose qui soit enrichissant pour moi et pour les autres mais également quelque chose qui me prépare au marché du travail.
J’ai tout de suite pensé au vélo. C’est sûrement le moyen le plus économique et le plus agréable pour voyager à travers le monde, c’est écologique mais surtout c’est un outil social. Le vélo crée naturellement une proximité avec les autochtones rencontrés sur la route. Quand je m’arrête quelque part, un attroupement ce crée automatiquement autour du vélo et c’est généralement assez facile de communiquer malgré la barrière de la langue.
Comment as-tu préparé ton expédition ? Quel équipement emportes-tu sur ton vélo ?
On dit généralement que ce genre de voyage nécessite 3 ans de préparation. Dans mon cas, je ne disposais que de 3 mois. Autant dire que ces 3 mois ont été intenses ! Il faut tracer la route en tenant compte des saisons, de l’état des routes ou pistes, de l’ouverture des frontières et de la situation géopolitique de la région, des formalités de visa, de la difficulté du terrain, de la présence d’hôpitaux à proximité, etc…
Il faut également préparé le paquetage, ce qui n’est pas une mince affaire ! Il faut être le plus léger possible, avoir l’encombrement minimal mais tout de même tenir compte des conditions climatiques extrêmes qui seront rencontrées sur la routes. Il faut des vêtements adaptés à des températures très chaudes et très froides, au sec et la pluie. Par exemple j’ai atteints les 47 °C au soleil en Thaïlande et au Cambodge mais en Chine je vais probablement rencontrer la neige et des température inférieures à -15 °C. La tente et le sace de couchage doivent également supporter ces températures…
Évidement il faut aussi prévoir tout ce qui concerne la santé (trousse médicale pour la route, vaccins, contrôles santé, etc), souscription d’une mutuelle, d’une assurance, etc…
Heureusement, j’ai été énormément aidé dans toutes ces démarches par ceux qui ont déjà fait cette route à vélo et qui ont su me conseiller pour chaque matériel à emporter.
Pourquoi as-tu décidé de partir seul ?
Initialement je souhaitais trouver un compagnon de voyage. Je m’étais dit que si je ne trouvais personne de disponible et prêt à m’accompagner, j’annulerai le voyage à vélo pour le remplacer par quelque chose de plus ordinaire.
Puis j’ai beaucoup échangé avec des cyclovoyageurs qui ont fait des voyages similaires et tous m’ont dit que si j’avais l’opportunité de partir seul, il fallait absolument saisir cette opportunité. Partir seul est le meilleur moyen de ne jamais être seul. On est naturellement beaucoup plus ouvert sur l’étranger ce qui crée des échanges très enrichissants qu’il est parfois plus difficile de vivre lorsqu’on voyage en groupe.
J’ai donc relevé le défi et suis parti seul ! Cela ne m’empêchera certainement pas de faire quelques semaines de route avec d’autres cyclovoyageurs rencontrés pendant le voyage !
Tu vas emprunter la Route de la Soie pour rentrer en Europe : peux-tu nous en parler brièvement ?
Après mon tour de l’Asie du Sud Est, je me dirige vers Xi’an (Chine) qui est historiquement le point de départ de la Route de la Soie. Cette route est la plus vieille route du monde et elle relie l’Europe (Istanbul) à l’Asie (Chine). Depuis des millénaires, marchandises précieuses, missionnaires, conquérants et voyageurs empruntent cette route à dos de chameau ou à cheval. Au programme : des déserts, des montagnes et les cols enneigés de la chaîne de l’Himalaya à 4500m d’altitude ! Des difficultés en vue mais des paysages magnifiques et rencontres extraordinaires en récompense !
Comment se déroule une journée type et combien de kilomètres fais-tu chaque jour ?
Il n’y a pas réellement de journée type puisque je m’adapte à la culture locale. Par exemple en Asie du Sud Est, je me lève avec le soleil… et le coq à 5h30 du matin. Je prends généralement la route à 7h et m’arrête déjeuner vers 11h30 / 12h. Après, 12h30, la plupart des restaurants sont fermés… Le soir je me mets en recherche d’un endroit où dormir à partir de 17h et je finis ma journée de vélo vers 18h au plus tard, lorsque le soleil se couche. Le temps de me laver, de monter mon campement et de manger, je suis généralement prêt pour dormir entre 19h et 20h !
Concernant le kilométrage, tout dépend du terrain et du vent. En règle générale, mon objectif est de faire 100km par jour. Avec un vent de face ou de fortes dénivelés ça peut-être un peu moins.
Peux-tu nous partager un moment que tu as particulièrement apprécié pendant ce premier mois de vélo ?
Pendant les 1500 premiers kilomètres, j’ai traversé des régions relativement plâtes et sèches. Au Laos , quelques kilomètres avant d’arriver au Vietnam, j’ai découvert les premiers paysages de montagnes et un climat plus frais et humide. C’était absolument magnifique et une bonne surprise de découvrir de nouveaux paysages !
Concernant les rencontres que j’ai pu faire, jusqu’à présent le plus bel accueil que j’ai reçu était en Thaïlande lors de ma première sortie à Ayutthaya et Lopburi. Alors que je m’étais simplement arrêté dans un restaurant street food de bord de route pour dîner et que je présentais mon projet, la famille qui gérait le restaurant s’est empressé de mobiliser tout le quartier pour trouver un endroit où je pourrai planter ma tente et dormir en sécurité. J’ai finalement dormi au pied du bouddha, dans la résidence sécurisé ! Le lendemain matin, tous le quartier était autour de ma tente pour s’assurer que j’avais bien dormi et la famille qui s’était démené la veille pour me trouver un endroit pour dormir était également aux petits soins. Ils surveillaient le moment où je sortirai de ma tente pour me proposer de prendre une douche puis de venir petit déjeuner. Au final, ils avaient même prévu mon déjeuner du midi à emporter avec moi ! Et ils ont refusé que je paye quoique ce soit ! Nous restons depuis en contact sur facebook !
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