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NOTE : Accompagné par notre assurance voyage GobyAVA, Pierre-Adrien a voyagé sur son vélo pendant plus d’un an. Il est parti de Thailande et après une vingtaine de pays traversés, il rejoindra Paris d’ici quelques semaines! Il raconte ici son entrée en Europe et plus précisément sa traversée de la Grèce en vélo !
Après 2 mois en Iran et 2 mois en Turquie, me voilà maintenant en Europe et plus précisément en Grèce ! Je prévois d’y rester que quelques jours en traversant le nord du pays avant de rejoindre la Macédoine (Fyrom pour les grecs). La traversée de la Grèce en vélo ne sera pas de tout repos, entre manque d’hospitalité, températures polaires et tempêtes de neige…
Expérimentation de l’hospitalité grecque !
Je pédale encore pour quelques jours avec Ryan et Carly (Compagnons de route taïwanais avec qui j’ai pédalé les 2 derniers mois) et nous traversons sans encombre la frontière. Je fête mon entrée en Europe par une crevaison et dois réparer dans le vent et le froid avant de pouvoir commencer à pédaler sur les routes grecques. Nous avons perdu du temps et il commence déjà à faire sombre. Nous prévoyons de nous arrêter à la première station service ou restaurant que nous apercevons pour y camper. Après 15km, nous apercevons enfin une station essence et demandons si nous pouvons y dormir mais on nous explique que la station ferme la nuit et ils ne peuvent pas nous laisser dormir à l’intérieur. Après 3 essais, nous finissons par convaincre un restaurant de nous laisser dormir dans une annexe. Les propriétaires sont très froids en apparence mais quelques minutes après notre arrivée, il nous font rentrer au chaud dans le restaurant, nous installent près du poêle, puis ils nous offrent un très bon café latte ainsi que des gâteaux et quiches fait-maison.
A l’heure du dîner, nous demandons si nous pouvons utiliser la cuisine pour cuire nos pastas. La patronne refuse que nous entrions dans sa cuisine mais une demi-heure plus tard, elle revient avec nos pâtes, du pain, des légumes et une salade ! Pour nous accueillir en Grèce, son mari nous ouvre également une bouteille de vin ! Quel luxe de boire de l’alcool après 4 mois en Iran et Turquie ! Le lendemain matin, nous les remercions par un petit mot sur la traditionnelle carte postale que j’offre à mes hôtes. Ils nous offrent une fiole de Gin pour nous réchauffer et nous saluent derrière la fenêtre par de grands signes et un large sourire ! Comme quoi les rencontres dérident !
Un nouvel an… particulier
31 Janvier. Cette année pas de champagne, pas de musique, pas de toit. Vous avez toujours rêvé d’expérimenter le nouvel an des SDF ? Nous l’avons fait pour vous. Témoignage.
Le 31 janvier, nous prévoyons de le célébrer à Alexandroupoli, la première grande ville sur notre route. Nous pensons trouver une bonne hôte Couchsurfing pour nous héberger et réveillonner en musique tous ensemble dans un pub du centre ville.
Malgré une cinquantaine de requests envoyées, nous ne recevons que quelques réponses, toutes négatives. A la mi-journée nous décidons de continuer. Il n’y a pas de guesthouses dans la ville. Seuls des hôtels de luxe et un camping qui nous offrent un emplacement. Pour une tente, on nous demande 14e! Si c’est une blague, elle est très bonne ! Je n’ai pas osé demander le prix pour 2 tentes.
Nous quittons la ville et pédalons une quarantaine de kilomètres supplémentaires. La route grimpe sec, la route elle-même est dégagée mais les bas côtés sont recouverts d’une belle épaisseur de neige. Il n’y a nul part où s’arrêter et dormir. Juste de la montagne. Dans la soirée, alors que la nuit s’installe déjà nous apercevons une sortie avec deux villages fléchés. Sortis de l’autoroute depuis déjà 2 km, nous n’apercevons toujours aucun signe de présence humaine. Puis finalement un petit village sur une colline avec une croix blanche en néon qui traine en haut du clocher apparaît dans notre champs de vision. Nous commençons à frapper aux portes que nous apercevons de la lumière. Après une dizaine de portes frappées, nous avons eu droit qu’à des refus, de l’indifférence. On nous a claqué la porte au nez et j’ai eu peur que l’un d’entre eux ne sorte pas avec son fusil. Nous avons dû nous résigner et camper devant l’église. Ryan et Carly peuvent utiliser leur tente (autoportante) et je m’installe dans le clocher dont la porte est restée ouverte par chance.
Nous sommes tous sous le choc de ce manque d’hospitalité. En 9 mois de voyage, c’est la première fois que ça m’arrive. Ryan rejoint rapidement sa tente tandis que Carly et moi tentons de célébrer la nouvelle année avec une bouteille de Jager Meister. Nous ne nous laissons pas abattre par nos mésaventures !
Séparation : réapprendre à pédaler seul !
La nouvelle année commence bien. Il fait beau et nous découvrons sur notre route un magnifique sanctuaire consacré à St Nicolas. Le monastère est situé sur deux micro-ilots au milieu d’un lac. Nous rencontrons d’autres cyclo-voyageurs grecs sur place et discutons un peu avec eux avant de reprendre la route. Le soir nous dormons à l’hôtel et aurons un magnifique petit déjeuner le lendemain matin.
Tout ce qu’il faut avant de nous séparer. Ryan et Carly resteront une journée de plus à l’hôtel et ils prévoient de dormir à l’hôtel tous les soirs désormais.
Quant à moi, je reprends la route seul mais me fais doubler rapidement par Juan Carlos, un cyclovoyageur espagnol voyageant sur son vélo de course ! Il m’explique qu’il est parti de Barcelone avec 19 chambres à air de secours. Avec ses pneus ultra fin, ils crèvent parfois 3 ou 4 fois par jour! Cet homme est une légende! Je suis heureux de pédaler avec lui pendant 2 jours. Il rend la séparation avec mes amis taïwanais plus facile.
Le soir, nous nous arrêtons sur une plage pour y planter nos tentes tout en contemplant le coucher de soleil. Magnifique ! Une femme nous voit nous installer et elle me propose en français de venir dormir chez elle. Juan Carlos est hésitant. Il a déjà installé sa tente et n’a pas besoin de douche. Je n’hésite pas une seconde et rêve déjà d’une bonne douche chaude, de chauffage, d’un bon repas et d’un bon lit! Nous plions bagage et rejoignons Niki.
Son mari n’est pas encore au courant et est surpris de nous voir entrer dans son jardin. Niki nous a déjà ouvert un petit studio qu’elle loue aux touristes l’été. Nous pouvons y dormir et cuisiner. Nous avons entretenu une bonne discussion en français avec Niki puisque le français est également la seconde langue de Juan. Il est déjà 10h30 et je dois pousser Juan la pipelette vers la sortie. Il ne voulait pas venir et maintenant il ne veut plus partir! Sacrés catalans!
1 semaine de répis à Thessaloniki
Je prévois de rester quelques jours à Thessaloniki pour écrire quelques articles sur le blog, me reposer et réparer mon vélo (encore et encore…!).
Je suis hébergé le premier soir par Anestesis. Il est très actif sur Couchsurfing et accueille dès que possible les voyageurs de passage dans la ville. Il m’invite dans le meilleur restaurant grec de la ville, me fait découvrir la gastronomie nationale (Feta, olives, tomates, concombres, tzatziki et délicieux tapas dont j’ai oublié le nom). Il ne peut pas m’héberger plus d’une nuit car il doit s’absenter mais fait de son mieux pour me trouver un hébergement. Voilà enfin l’hospitalité grecque!
Je suis ensuite hébergé dans une colloc d’étudiants par Panos et Ellen avant de m’installer pour quelques jours dans le magnifique loft avec vue sur mer de Caroline, une expat belge travaillant depuis plus de 18 ans en Grèce pour la Commission Européenne. J’ai ma chambre pour moi tout seul et redécouvre le confort! Dehors il fait -10 degrés mais je suis en t-shirt à l’intérieur. J’en profite pendant 4 jours avant de plonger dans une tempête de neige.
Caroline est également une rideuse. Elle voyage à moto à travers l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Nous échangeons longuement sur nos expériences de voyage et je crois l’avoir convaincu d’explorer l’Iran à moto ! Un prochain voyage s’organise !
Contre vents et neiges
Lorsqu’une simple balade à vélo se transforme en commando de survie
Il est toujours difficile de s’arracher au confort pour retrouver la rudesse du vélo. En particulier avec la météo actuelle. Il y a du vent, la route est verglacée et couverte de neige et il y a une tempête de neige depuis le petit matin.
Je ne suis même pas à 30km de la ville que je suis pris dans une véritable tempête de neige. L’autoroute est rapidement couverte de neige et transformée en patinoire, la visibilité est mauvaise, et des blocs de glace de plus en plus épais se forment dans ma barbe. Mon souffle vient geler mon foulard qui devient totalement rigide. Ma balade à vélo se transforme en véritable commando de survie. Ma parfaite maitrise du deux roues m’évite de chuter sur la route. Mon vélo en revanche glisse sur le parking d’une station essence et le compteur kilométrique n’échappe pas à l’accident. RIP.
Caroline me propose de venir me chercher mais je refuse. De toute façon la route est coupée. Elle fait jouer son réseau pour me trouver un hébergement mais sans succès. Finalement je dors sous le porche de la mairie enroulé dans mes deux duvets. Un restaurant m’a proposé de m’héberger mais je devais patienter jusqu’à 1 heure du matin alors que je m’écroule généralement à 21h00.
Le lendemain matin, il neige encore et la route est totalement bloquée. Pire que la veille. Je suis prêt à tenter une sortie mais le maire du village et le patron d’un café m’aperçoivent et me font signe de venir me réchauffer dans le café. Le maire parle anglais et je lui explique que j’ai dû dormir dehors la nuit dernière. Il me garanti que s’il avait su, il aurait ouvert la mairie pour moi. Je fais passer le message comme quoi l’hospitalité grecque n’est qu’une légende. Le coup de fouet est envoyé et je suis accueilli par un café Latte et des biscuits avant d’être invité à partager le déjeuner de mes hôtes. Le soir le restaurant voisin m’offre 2 délicieux kebabs grecs et la boutique de luminaire, une lampe frontale!
Dans l’après-midi, je suis également interviewé par une journaliste locale et un article est immédiatement publié sur internet. Certains lecteurs me contactent et me proposent de l’aide mais aucune proposition d’hébergement. Je dormirai finalement dans le café avant de reprendre la route le lendemain matin avec une météo un peu plus clémente.
Wild camping dans la neige
Dernière nuit avant de traverser la frontière vers la Macédoine. J’évite toujours d’utiliser ma tente pour éviter de perdre une heure à monter et une seconde heure à démonter. Je vois sur le côté de la route un ancien bâtiment de manufacture et décide d’y camper. Je dors dans une petite pièce à l’abri du vent et de la neige. Vers 18h00 il fait déjà -6 c°. Je tente de faire un petit feu avec le peu de bois que je trouve et quelques déchets ramassés mais le seul résultat est une fumée noire qui enfume le local et m’oblige à sortir! Je cuis quelque pasta et me couche. Sortir les mains des gants est un challenge par cette température.
Le lendemain, je fonce vers le poste frontière. Les paysages sont magnifiques mais les températures sont glaciales et descendent rapidement au fur et à mesure que je me rapproche de la frontière. Il faisait 6 °C au petit matin au soleil. Lorsque je traverse la frontière il fait -7 °c et il me faut plusieurs minutes avant que je parvienne à attraper mon passeport avec mes doigts gelés.
Me voilà maintenant en Macédoine (Fyrom) que je compte traverser en 3 jours incluant une pause à Bitola. La neige et le froid seront au rendez-vous! Je vous raconte la suite dans le prochain article qui sera publié cette fois sur mon blog (www.bangkokparisbybike.com) !
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